*Article rédigé par Éléonore Dessureault, stagiaire en nutrition
Les envies alimentaires (cravings) font partie de notre quotidien. Elles peuvent survenir à tout moment et, souvent, nous pouvons ressentir de la culpabilité après y avoir succombé. Apprendre à gérer ses envies sans culpabilité est essentiel pour une relation saine avec la nourriture.
Comprendre les cravings
Avant tout, il est important de comprendre ce que sont les envies alimentaires. Ces envies peuvent être déclenchées par des facteurs physiques, comme la faim par exemple, ou des facteurs émotionnels, comme le stress, l’ennui ou la tristesse.
Se priver de certains aliments peut également augmenter notre envie de les consommer de manière compulsive. (1) Un manque d’équilibre dans les repas peut aussi mener à des rages alimentaires. Par exemple, si on n’a pas consommé de source de glucides au cours de la journée, il est fort probable que l’on ressentira une envie plus importante de manger quelque chose de sucré en soirée. Cela s’explique simplement par un besoin de notre corps. Les glucides sont nécessaires pour fournir de l’énergie à notre organisme. Il est donc tout à fait logique que notre corps demande une source de glucides qui s’absorbe rapidement, comme les aliments riches en sucre, lorsqu’il en a été privé toute une journée.
Quand l’envie se pointe le bout du nez
La première étape pour gérer un craving sans culpabilité est de le reconnaître. Une fois l’envie alimentaire identifiée, tu peux te demander quel est ton niveau de faim et quelles émotions sont présentes.
Identifier ton niveau de faim te permettra de déterminer la quantité de nourriture que tu mangeras. Si tu as une grosse faim, tu pourrais accompagner l’aliment dont tu as vraiment envie d’autres aliments plus soutenant pour créer un repas ou une collation équilibrée. Si au contraire la faim est peu présente, l’aliment seul pourra probablement combler ton envie. On pourrait aussi attendre d’avoir faim davantage pour consommer l’aliment s’il s’agit d’un repas, par exemple.
Au niveau émotionnel, il est pertinent de reconnaître si tes envies sont reliées à certaines émotions en particulier. Il n’est pas rare que les aliments soient utilisés comme récompense ou encore pour se réconforter lorsqu’on vit des émotions plus négatives. Ce comportement n’est pas mauvais en soi, mais il est important de garder en tête que les aliments apporteront un réconfort à court terme et qu’ils ne sont pas efficaces pour la gestion des émotions à long terme. Même si la raison de ton envie alimentaire est émotive, tu peux tout de même manger l’aliment sans culpabilité et avec bienveillance.
Éviter les détours alimentaires
Te reconnais-tu dans ce scénario ?
« J’ai envie de chocolat… Je vais plutôt manger une pomme, ça goûte sucré et c’est plus santé, ça va calmer mon envie. »
Deux minutes après avoir mangé la pomme : « Je vais manger une barre tendre, j’ai encore envie de sucré. »
Deux minutes après avoir mangé la barre tendre : « J’ai vraiment envie de chocolat, je crois que je vais en manger un carré. »
« Ah, tant pis ! Tant qu’à avoir gâché ma journée, je vais manger la palette de chocolat au complet. Je me reprendrai demain. »
* culpabilité *
Manger ses envies en pleine conscience
Lorsque tu as envie de manger un aliment en particulier, prends le temps de t’asseoir pour déguster l’aliment. Concentre-toi sur les saveurs, les textures, l’odeur et l’apparence. Aie du plaisir et mets de côté la culpabilité. Comme mentionné plus haut, c’est le fait de se priver, entre autres, qui augmente l’envie de manger certains aliments. Vaut donc mieux éviter les interdits et faire la paix avec les aliments.
Ce principe peut sembler facile, mais le soutien d’une nutritionniste peut être grandement bénéfique dans ce processus. Nous avons été élevés, pour la plupart, avec l’idée qu’on devrait se « contrôler » face à certains aliments. En se donnant la permission de les manger, c’est possible d’expérimenter une surconsommation au départ, mais elle tend à s’atténuer avec le temps. Je te suggère d’ailleurs de prendre rendez-vous avec Audrey pour travailler ta relation avec la nourriture.
Référence
Meule, A. (2020). The Psychology of Food Cravings : the Role of Food Deprivation. Current Nutrition Reports, 9(3), 251‑257. https://doi.org/10.1007/s13668-020-00326-0
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